Prière d'après Saint Augustin

 

 

 

 

 

 

Ne pleure pas si tu m'aimes.
Si tu savais le don de Dieu
et ce que c'est que le Ciel ! 

Si tu pouvais d'ici entendre le chant
des Anges et me voir au milieu d'eux
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux 
les horizons et les champs éternels, 
les nouveaux sentiers où je marche !

Si, un instant, tu pouvais contempler 
comme moi la Beauté devant laquelle 
toutes les beautés pâlissent.



Saint Augustin

 
Quoi, tu m'as vu, tu m'as aimé 
dans le pays des ombres 
et tu ne pourrais ni me revoir, 
ni m'aimer dans le pays 
des immuables réalités


Crois-moi quand la mort viendra 
briser les liens comme elle a brisé 
ceux qui m’ enchaînaient,
quand un jour que Dieu connais et qu’il a fixé,
ton âme viendra dans ce Ciel ou l’a précédé 
la mienne, ce jour là tu me reverras, 
tu retrouveras mon affection épurée.

A Dieu ne plaise qu'entrant dans une vie 
plus heureuse, infidèle aux souvenirs et
aux vraies joies de mon autre vie, 
je sois devenu moins aimant.

Tu me reverras donc, transfiguré dans 
l'extase et le bonheur, non plus attendant 
la mort, mais avançant d'instant en instant 
avec toi dans les sentiers nouveaux 
de la Lumière et de la Vie.

Essuie tes larmes et ne pleure a 
si tu m'aimes.


Augustin n'a jamais écrit un traité de l'Église, mais il n'existe pas de Père ni sans doute de théologien qui parle autant de l'Église dans ses sermons et dans ses livres. Le Christ est le centre de sa vie, de ses pensées de sa prédication, mais l'Église est pour lui la suite directe, la conséquence et la prolongation de l'incarnation. Il s'en suit qu'il ne peut pas parler de l'Église sans parler du Christ, mais il s'en suit aussi du fait même que, quand il parle du Christ, il étend très souvent sa réflexion à l'Église. C'est là ce qui confère à l'Église une place si importante dans son œuvre.

Pour faire un exposé qui essaie de saisir chez lui la réalité si mystérieuse de l'Église, je suis obligé de diviser cet exposé en deux chapitres, l'un qui considère l'Église comme initiative de Dieu, le second qui décrira l'Église comme œuvre des hommes. Mais il ne faut pas se laisser égarer par cette division, elle ne relève que de la présentation pédagogique.

Ces deux chapitres sont à joindre ensemble, et il faut les tenir ensemble, inséparablement, car ils ne cherchent à dire ensemble que la même réalité mystérieuse sous ses deux aspects, mais pour être clair, je ne puis parler de ces deux aspects que l'un après l'autre.